CAPSULES HISTORIQUES
Les débuts d’un rang nommé « Ste-Séraphine » à l’Ange-Gardien À la mort de son oncle Hyacinthe-Marie Delorme (1777-1814), Jean Dessaulles (1766-1835) hérite de la seigneurie de Saint-Hyacinthe. Le 7 janvier 1799, il épouse à Saint-Hyacinthe Marguerite Anne Wadden qui va mourir deux ans plus tard. Deux enfants naîtront de ce mariage, mais ils décèdent en bas âge. Il épouse en secondes noces le 21 février 1816 Rosalie Papineau, la sœur de Louis-Joseph Papineau (le patriote). Trois enfants naîtront de cette union : Louis-Antoine, Rosalie-Eugénie et Georges-Casimir. Cette seigneurie de Saint-Hyacinthe se compose des cinq huitièmes de la seigneurie originale, car les trois huitièmes restant (Saint-Damase, Rougemont, Saint-Césaire) sont depuis 1811 la propriété de Pierre-Dominique Debartzch de Saint-Charles. Suite à des demandes de plus en plus pressantes de fils de cultivateurs désirant s’établir sur des nouvelles terres et certainement dans le but d’augmenter ses revenus et la valeur de sa seigneurie, Jean Dessaulles décide en 1827, de faire arpenter et diviser en lots une partie de sa seigneurie. Cette partie de la seigneurie est encore recouverte de forêts, elle couvre le territoire actuel suivant : de la route 112 (chemin de Granby au S.O. de la montagne) à la limite actuelle entre Saint-Paul d’Abbottsford et le Canton de Granby (ligne seigneuriale entre St-Hyacinthe et le Township de Granby), de l’autre côté jusqu’à la route 235 (ligne seigneuriale entre la seigneurie de St-Hyacinthe et la seigneurie Debartzch) et à l’autre extrémité le rang Saint-Georges. Il embauche pour se faire l’arpenteur Émanuel Couillard-Després qui remet au seigneur Dessaulles un plan de cette section du territoire de la seigneurie le 24 juillet 1827. Couillard-Després a divisé cette partie de la seigneurie en rangs et en terres de 3 arpents par 30 arpents de profond. Ce qui donne 204 nouvelles terres accessibles pour les censitaires. Les nouveaux rangs créés sont : les rangs Papineau, Ste-Séraphine et St-Georges, ce sont des rangs doubles. C’est certainement le seigneur qui détermine le nom des rangs. Sur la carte de Couillard-Després nous retrouvons le nom de Ste-Séraphine, donc au début de son existence ce rang était ainsi nommé, mais à la longue il deviendra Séraphine. Selon l’abbé Desnoyers et Azilda Marchand ce serait en souvenir de mademoiselle Séraphine Imbeau, religieuse Ursuline à Québec et cousine germaine de la seigneuresse Dessaulles (Rosalie Papineau). Né à l’Islet le 22 mai 1792, Émanuel Couillard-Després (il signe Émanuel non pas Emmanuel) est le fils d’Émanuel Couillard-Després et de Marie-Françoise Robichaud. Il fait ses études au Séminaire de Nicolet de 1810 à 1815, puis il devient prêtre. Par la suite il devient le premier professeur de mathématiques du collège de Saint-Hyacinthe. S’étant mépris au sujet de sa vocation, il quitte la vie religieuse et il reçoit sa commission d’arpenteur le 25 juillet 1821. Il passe les 29 années d’exercice de sa carrière d’arpenteur à Saint-Hyacinthe. Durant plusieurs années, il aura la famille Dessaulles comme client régulier. Ayant fait arpenter et diviser cette partie de sa seigneurie en terre de 3x30 arpents, le seigneur peut maintenant les offrir aux colons désirant s’établir sur une terre. Le colon devait signifier au seigneur son intention de s’établir sur l’une de ses terres. Souvent on retient le fait que le colon recevait gratuitement cette terre, oui c’est vrai, mais il devait tout de même payer certains frais obligatoires, comme les rentes annuelles exigées dès la prise de possession. Il fallait aussi payer sur-le-champ les honoraires de l’arpenteur et ceux du notaire pour la rédaction d’un contrat de concession officialisant le titre de propriété. Une copie de chaque document devait être versée aux dossiers du seigneur. À cette époque c’est le notaire Jean-François Têtu qui était l’agent officiel du seigneur Dessaulles. Il pratiquait le métier depuis 1817 à Saint-Hyacinthe. Il avait étudié au Séminaire de Québec. Il était né à Rivière-Ouelle, son père était François capitaine de milice et sa mère Charlotte Bonenfant (mariage le 2 juillet 1793). Le notaire Têtu épousera en 1818, Cécile Chabot, une orpheline dont Jean Dessaulles était le tuteur. Patriote convaincu, il participa aux événements de 1837-38. Emprisonné, il ne retrouvera la liberté que le 23 janvier 1839, mais entre temps il avait perdu tous ses biens. Le nom Ste-Séraphine étant le nom qui apparaît dans le Papier-Terrier de la seigneurie Dessaulles, nous devons donc retenir que c’était le nom officiel donné par le seigneur, mais à l’usage et à partir du milieu du XIXe siècle, le nom deviendra rang Séraphine. Gilles Bachand © Société d’histoire et de généalogie des Quatre Lieux
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